Comment fabriquer un gilet pare-balles ?
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Vous trouvez fascinant le fait qu’un gilet pare-balles puisse stopper une rafale de projectiles, et vous seriez curieux de savoir comment ces équipements sont fabriqués ?
Comme leur nom l’indique, les gilets pare-balles sont des armures spécialement conçues afin de protéger ceux qui les portent des balles et autres projectiles mortels, et ce plus particulièrement au niveau des points vitaux.
Ces gilets sont généralement utilisés par plusieurs institutions de l’État, comme la Police, les forces militaires, la douane, etc. Ils sont également utilisés dans le secteur privé, comme avec les banques et les agences de sécurité. Cela dit, toutes ces institutions n’ont pas accès aux mêmes types gilets pare-balles. En effet, la fabrication de ces derniers varie en fonction des besoins. Dans cet article, vous découvrirez :
- Tout ce qu’il faut savoir sur les gilets pare-balles et leur histoire
- Comment sont fabriqués les gilets pare-balles
- Comment se fait le contrôle qualité des gilets pare-balles
Commençons sans plus attendre !
L’essentiel sur l’historique des gilets pare-balles
Sans surprises, le combat entre l’arme et la protection se perpétue jusqu’à ce jour. Depuis la création de la première arme, il est devenu urgent pour les combattants de trouver un équipement qui puisse les protéger des différents projectiles, et ce, dans toutes les civilisations.
Les armures avant les gilets pare-balles
Les Grecs et les Perses utilisaient du lin dans la confection de leurs armures, tandis que les Macédoniens utilisaient les feuilles de noix de coco pour le faire, jusqu’au 19e siècle. En Chine, les armures étaient faites en peaux d’animaux, dont la peau de rhinocéros. Les autochtones d’Amérique, quant à eux, utilisaient plusieurs peaux d’une variété d’animaux pour créer leurs armures.
Les armures qui se composent de fer, de laiton, et d’acier datent de 4 siècles av. J.-C. Les toute premières ont été créées en Ukraine, et plus particulièrement à Kiev. L’empire romain utilisait de la maille pour protéger ses troupes. Cela dit, l’armure brigandine, qui, jusqu’ici, se rapproche le plus de certains gilets pare-balles d’aujourd’hui, était essentiellement utilisée dans toute l’Europe, à partir du 14e siècle après J.-C. Les pays de l’est, quant à eux, utilisaient plutôt les cuirasses, qui étaient certainement plus efficaces contre leurs propres armes.
De ce fait, on peut d’ores et déjà conclure que l’efficacité d’une armure dépend avant tout des armes auxquelles cette dernière est confrontée.
L’évolution des gilets pare-balles
Avec l’apparition des armes à feu, le besoin de créer des protections encore plus solides était devenu de plus en plus prioritaire. Au début, les armuriers ont tenté de contrer la puissance des balles en rendant les armures plus épaisses et en y ajoutant une seconde couche. Malheureusement, cette approche fut vite abandonnée, car les armures étaient devenues beaucoup trop lourdes et leur protection était insuffisante contre les armes militaires.
Malgré les premiers échecs, les innovations ont perduré et ont été particulièrement soutenues durant les deux guerres mondiales. Cependant, elles n’ont commencé à porter leurs fruits qu’au début des années 40, avec l’apparition des premiers gilets pare-balles conventionnels. Bien entendu, ce sont les militaires qui ont commencé à les utiliser en masse, puis, ce fut au tour des policiers. Les premières versions étaient faites en Nylon Balistique. Les gilets contenaient de la céramique, du titane, de l’acier, et des plaques en fibres de verre. Le nylon permettait à tous les éléments inclus dans le gilet de tenir en place. Cela leur permettait donc d’offrir une meilleure protection des zones les plus sensibles du corps, y compris les points vitaux.
En 1965, des scientifiques ont découvert le kevlar. Cette matière était nettement plus rigide que l’acier et était considérablement plus légère. Alors que le kevlar a été initialement conçu pour être utilisé dans différents secteurs de l’industrie lourde, l’intérêt de son utilisation au sein des gilets pare-balles était une évidence. Il n’a donc pas fallu longtemps pour voir apparaître les premières vestes protectrices en kevlar.
Au début des années 70, les gilets pare-balles en kevlar ont commencé à être utilisés par les différentes institutions d’État, et ce, partout dans le monde. Il ne leur a fallu que quelques années pour complètement remplacer les anciens gilets en nylon afin que le kevlar devienne une matière essentielle dans la conception des gilets pare-balles.
En 1989, la compagnie américaine ASC crée le Spectra. Cette matière permet la création de gilets pare-balles à la fois plus légers et plus résistants. Cependant, le Spectra n’est pas toujours un substitut au kevlar, mais est généralement utilisé comme une matière complémentaire.
Les secrets de fabrication du gilet pare-balles
Même si elle peut être mise en place par des particuliers, la fabrication d’un gilet pare-balles requiert des connaissances techniques approfondies et une maîtrise de la couture. Ici, nous vous présentons les étapes essentielles à connaître afin de fabriquer un véritable gilet pare-balles.
La constitution du gilet pare-balles
Un gilet pare-balles se résume à une veste en polymères, qui contient une série de plaques de kevlar et/ou de Spectra. Les gilets confectionnés dans la plupart des pays de l’est se composent des mêmes matériaux, mais à la place des plaques en kevlar et en Spectra, ils sont composés de plaques en Twaron et en Bynema. Les vestes protectrices en kevlar sont cousues avec des fils en kevlar, et celles en Spectra sont collées avec de la résine spéciale, comme le Kraton. Ensuite, ces dernières sont recouvertes d'une couche en polyéthylène.
Vous l’aurez compris, plus le gilet a de plaques, plus il sera en mesure de vous protéger. Cependant, si vous utilisez des plaques pour couvrir des parties non-vitales, comme les jambes, vous risquez de perdre en mobilité. Par ailleurs, il est important de noter que certains matériaux sont mieux adaptés pour couvrir des zones spécifiques du corps. Ainsi, il est préférable d’utiliser du Kumax pour couvrir les deux côtés du torse, pour sa capacité à absorber les chocs. Un gilet pare-balles peut également avoir un rembourrage en nylon, pour une protection supplémentaire légère, qui peut résister aux coups de couteau et autres armes blanches.
En ce qui concerne les gilets pare-balles conçus pour les missions dangereuses (militaires ou d’intervention), il n’est pas rare de voir des agents utiliser des poches additionnelles qui peuvent contenir des plaques en acier ou en fibres de verre. Puisque ces gilets sont capables de couvrir plus de surface, ces plaques seront plus à même de protéger contre les fragments des grenades. Il est également possible d’utiliser une variété d’outils pour attacher ces vestes de protection, comme des lacets élastiques ou encore des sangles en caoutchouc, en fermeture auto agrippante ou en métal.
Le processus de fabrication du gilet pare-balles
Alors qu’il est tout à fait possible de commander un gilet pare-balles sur mesure, répondant aux exigences de l’acheteur, la plupart des gilets qui existent sur le marché sont fabriqués sous des formes standards. Ces dernières se conforment aux conditions des organismes de régulation et elles apportent toujours un bon niveau de protection. Cependant, il est difficile d’en trouver sur le marché de détail, car les gilets pare-balles sont la plupart du temps vendus en masse, pour les plus gros clients.
La fabrication du panneau balistique
Pour fabriquer un gilet pare-balles en kevlar, il est indispensable que le poly para-phénylène téréphtalamide soit créé en laboratoire. En effet, ce processus s’appelle la polymérisation, où la combinaison moléculaire résulte en la création de longues chaînes. Ainsi, le liquide cristallin obtenu est extrait dans un plateau métallique recouvert de trous, pour enfin obtenir le kevlar. Ensuite, la fibre en kevlar est refroidie dans un conteneur spécialement conçu pour cet usage. Puis, cette dernière est lavée avec de l’eau et est mise en rouleau. Après cela, la fibre est envoyée dans d’autres locaux pour le tissage et la confection du tissu d'aramide, pour enfin obtenir un panneau balistique en kevlar.
Contrairement au panneau en kevlar, le panneau balistique n’est jamais cousu au tissu du gilet pare-balles. On utilise plutôt des filaments en polyéthylène, qui sont au moins aussi solides, afin de créer des fibres que l'on place les unes à côtés des autres. Le tout est ensuite recouvert avec de la résine, afin d’obtenir une plaque en Spectra. Il est important de noter que, pour une sécurité optimale, il faut placer deux plaques en Spectra, que l'on place ensuite entre deux couches de polyéthylène. Ce n’est qu’après ce processus, que la partie requise dans la création du gilet pare-balles est découpée, puis prélevée.
Le découpage du panneau balistique
À ce niveau, le tissu en kevlar est envoyé au fabricant, sous forme de rouleau. Là, le kevlar est déroulé et est ensuite découpé sous la forme de plusieurs panneaux. La taille de la coupure varie en fonction de celle des gilets pare-balles que le fabricant compte produire. Cela dit, l’épaisseur dépend avant tout du niveau de protection désiré.
Puisque le kevlar est une matière chère à produire, les fabricants utilisent plusieurs techniques pour que le découpage se solde par un maximum de panneaux. Parmi les méthodes les plus sophistiquées, on trouve celle où les producteurs utilisent des machines équipées de détecteurs lasers et qui sont manipulées par une intelligence artificielle pouvant déterminer un schéma de découpage optimal.
Pour finir, les ouvriers spécialisés utilisent des scies électriques avec des molettes de coupe de 15 centimètres de largeur, pour faire le découpage des panneaux. Ces derniers sont finalement placés en piles et envoyés aux locaux de couture.
La couture du panneau balistique
Comme nous l’avons indiqué plus haut, les panneaux balistiques en Spectra n’ont pas besoin d’être cousus. En effet, ces derniers sont placés dans des poches serrées qui les empêchent complètement de bouger. Par contre, ceux des gilets pare-balles en kevlar doivent être cousus pour rester en position. De plus, le processus de couture est plutôt complexe. Il requiert donc un certain savoir-faire, pour ceux qui souhaitent fabriquer leurs propres gilets pare-balles.
Pour coudre les différentes parties de la veste protectrice, il vaut toujours mieux placer un pochoir sur le tissu. Cette technique permet à l’ouvrier de dessiner les lignes à coudre, lui facilitant ainsi considérablement la tâche.
La finition du gilet pare-balles
En général, lors de la fabrication d’un nouveau gilet pare-balles, ce dernier doit inclure un minimum de 8 plaques cousues de manière conventionnelle ou en utilisant des outils industriels. Les plaques doivent être bien placées dans leurs poches et les différents accessoires doivent également être correctement mis en place. Ce n’est qu’après ces vérifications que les vestes passent au contrôle de qualité.
Le contrôle qualité du gilet pare-balles
Les gilets pare-balles sont soumis à plusieurs tests une fois leur fabrication terminée. Le fabricant des fibres effectue des tests de solidité et procède à des tests spécifiques afin de vérifier la résistance des fils de couture ainsi que celle du tissu. Le Spectra subit également des tests rigoureux dans le but de vérifier sa solidité et sa fiabilité sur le terrain. Les fabricants des gilets pare-balles font même appel à des experts qui peuvent détecter les défaillances, même après la production des vestes.
Cela dit, contrairement aux vêtements standards, les gilets pare-balles doivent être vérifiés selon les normes imposées par les organismes régulateurs de chaque pays. Puisque tous les gilets pare-balles ne répondent pas aux mêmes critères, il arrive souvent que des pays annulent l’achat de vestes protectrices à cause de leur non-conformité à certaines régulations.
Pour cette raison, certains pays imposent un second contrôle qualité à l’arrivage des nouveaux gilets pare-balles. Toutefois, afin d’éviter les pertes inutiles, les gilets passent un test de contrôle qualité préliminaire. Cela permet au fabricant de créer un exemplaire afin de passer le test final. Si ce dernier est accepté, le fabricant peut lancer la production de la quantité commandée.
Notez aussi que les gilets pare-balles sont testés en étant secs et mouillés. Cela est dû au fait que les fibres risquent d’affecter l’efficacité de la veste, lorsque celle-ci est humidifiée.
Même leur fabrication maison est techniquement possible, les gilets pare-balles sont des équipement dont le processus de fabrication reste assez complexe. Cela dit, maintenant que vous connaissez les étapes essentielles de leur confection, libre à vous de vous lancer. D’ailleurs, il est tout à fait possible d’acheter les composants les plus difficiles à confectionner, et de faire le reste vous-même.
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